Navigation
Menu de navigation

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Navigation

Vous êtes ici : Accueil / Actualités / Un agriculteur d’avant-garde

Un agriculteur d’avant-garde

Théofiel Taets fêtera ses 100 ans le 31 mars à la maison de repos « Le Lothier » d’Ottignies. Des représentants du Collège lui ont rendu visite le 29 mars.

 

« C’était une profession qui vous prenait totalement. »

Agriculteur à Perwez (il y a repris la Ferme du Moulin en 1948, quand il a quitté celle de ses parents à Thorembais-Saint-Trond), Théofiel Taets a connu la traction animale (bœufs et chevaux) avant la traction mécanique. Plus tard, il a découvert les tracteurs avec ordinateurs, en aidant un jeune voisin agriculteur.

« Papa était un agriculteur d’avant-garde, il voulait faire bouger les choses », racontent ses enfants. « Il a contribué au regroupement des agriculteurs au sein du « Ceta », ce qui leur permettait de pouvoir s’absenter de leur ferme pour quelques jours de vacances. Il encourageait aussi la mutualisation des machines. Mais ce n’était pas facile de convaincre les autres. »

Il a participé aux manifestations, lors de la crise agricole en 1973. La reine Fabiola, qui voulait comprendre les raisons du malaise, lui a rendu visite en 1974 : un événement qui a marqué sa vie.

« On proposait le beurre, le fromage, le lait, la crème fraîche et les poulets en vente directe à la ferme. »

Sa fille Marie-Andrée se souvient de la venue de la journaliste Janine Lambotte, pour un reportage sur la fabrication du boudin. « Elle a failli s’évanouir ! »

« Papa était un très bon éleveur, il avait l’amour de ses animaux (vaches, cochons, poules…). Il disait qu’il fallait bien les traiter, la viande serait meilleure », ajoute son fils Jean.

« Je respire »

Théofiel Taets est né à Eeklo, en région flamande. Il parle le flamand, le patois gantois, le français et le wallon. Retraité, il a aimé voyager et a pratiqué la photographie.

Il a quitté Perwez – qu’il aimait beaucoup, pour l’entraide, le partage et le respect dans le village - pour la maison de repos « Le Lothier » d’Ottignies, en 2021 (il en était l’un des premiers résidents). Quand on lui demande ce qu’il y fait, il s’amuse comme un sot de répondre « Je respire ». C’est pour qu’on ne s’étende pas sur les ragots : certes il apprécie la compagnie des femmes, mais faut-il en faire tout un plat ?!

« Comme je lui confiais que j’avais mal dormi, il m’a dit que c’était de ma faute, je n’avais qu’à le rejoindre dans sa chambre », raconte Céline, 95 ans, sa partenaire de jeux de cartes. « Qu’on se serait bien blottis nous deux, dans son lit, et que j’aurais dormi jusqu’au matin ! »

Le centenaire ajuste ses appareils auditifs : « De toutes façons, je n’entends rien ! »

C’est faux évidemment. Car quand on évoque sa femme Nelly - décédée à l’âge de 97 ans, il y a 3 ans - il se souvient de comment elle l’a beaucoup aidé. Ensemble ils ont eu 4 enfants (NDLR : 8 petits-enfants, une bonne vingtaine d’arrière-petits-enfants et même un arrière-arrière-petit-fils !).

« Se laisser vivre »

M. Taets a pratiqué le ski (découvert à 65 ans) et beaucoup lu. Il est toujours abonné à La Libre Belgique, qu’il épluche quotidiennement, ne se privant pas d’écrire aux journalistes s’il a l’impression d’une information incomplète. Sa fille Bernadette remarque qu’il met un tas d’annotations dans les marges, comme s’il s’appropriait ce qui est écrit.

« L’écriture permet de réfléchir sur ce que vous vivez », dit-il. Et sur sa recette pour arriver à 100 ans : « C’est très simple : il faut se laisser vivre. »

Le centenaire a reçu la visite des représentants du Collège communal, le 29 mars, venus lui apporter la photo dédicacée du roi et de la reine ainsi que les fleurs de la Ville. Tous les membres du personnel de la maison de repos ont défilé à cette occasion, pour féliciter le jubilaire.

(MCD - 29/03/23)

Actions sur le document